Nous jetons de l’argent pas les fenêtres, sans même nous en rendre compte
Traduit par Maureen Van Damme.
Abono. Adubo. Компост. Κομπόστ. Composta. Compost…?
La pratique vieille comme le monde, qui tombe dans l’oubli à mesure que la population s’urbanise, déconnectée de l’environnement et de notre passé rural, pas prête à se salir les mains dans le travail complexe qu’est sauver notre planète.
Comme nous le rappelle “Jardiner facile”, créer du compost à partir des résidus alimentaires est simplement le prolongement du processus de recyclage de matériaux à base de plantes, largement adopté aujourd’hui. Même si le papier finira par se biodégrader, nous le recyclons pour obtenir les avantages de sa structure moléculaire actuelle, et le compost produit le plus important de l’énergie contenue dans la nourriture que nous ne mangeons pas, en la rendant au sol. Certains diront:
“ Mais en quoi cela est-il différent que de laisser les restes alimentaires se biodégrader naturellement dans une décharge? Au final tout finira par être filtré dans la terre, pas vrai?”
Faux.
La disposition des déchets alimentaires dans une décharge entraîne les matières naturelles à pourrir dans un processus appelé méthanogenèse, ce qui relâche du méthane dans l’atmosphère, un puissant gaz à effet de serre, avec un potentiel de réchauffement climatique 21 fois plus fort que le dioxyde de carbone. Composter à un niveau individuel ou communautaire permet de facilement éviter cette affront envers l’environnement.
Beaucoup se demandent pourquoi ils devraient consacrer de leur temps et énergie à composter, en ces temps de difficultés économiques. C’est vrai. Composter n’est pas un travail gratifiant, nous forçant à trier et à nous occuper de ces restes de nourriture que l’on ne veut pas à table, pour ensuite les retourner régulièrement pour encourager leur décomposition. Un journaliste du journal Clarin de La Plata a souligné que composter, comme les tâches ménagères, peut être intégrer dans un projet familial, remplaçant une tâche peu attirante par un moment passé ensemble. Cette activité renforce également le message d’éviter les occasions manquées de recycler en ne séparant pas nos ordures. Moins de déchets entraîne moins de ramassages de poubelles ce qui de ce fait permet une économie d’argent pour le contribuable, une situation enviable pour n’importe quel gouvernement.
Pour en savoir plus sur la manière de composter, cliquez ici.
Même si cela convient aux familles vivant dans les zones rurales et dans les villes, cette habitude de compost apporte peu de sérénité à ces citadins sympathisants du climat qui, limités par les impératifs géographiques et logistiques de la vie urbaine verte, sont souvent pointés du doigts comme des boucs émissaires quant aux problèmes liés au climat. Un article en ligne a cependant répondu, et recommandé des petits conteneurs appelés composteurs rotatifs, à placer sur le balcon, permettant la décomposition, qui envisagent une moindre production de déchets alimentaires provenant d’espaces de vie plus modestes et moins peuplés. Ceux-ci permettent une utilisation facile dans un espace restreint et résolvent le problème de la manipulation de matériaux peu attirants grâce à un mécanisme de poignée qui, lorsqu’il est tourné, aère les résidus à l’intérieur. Ici à la Fundación Biosfera, nous utilisons une tour à plusieurs niveaux de caisses de fruits en plastique, remplies d’aliments non-consommés des repas (une quantité réduite depuis mon arrivée, c’est vrai) qui ne peuvent être conservés, enveloppés dans une bâche en plastique (pour éviter les larves de mouches) et laissés pour créer du compost qui est ensuite vendu.
Alors que la CCNUCC fait campagne et organise un changement de l’industrie à grande échelle, il est important de se souvenir des leçons du Sommet de la Terre de Rio de 1992, qui favorisa l’esprit “d’agir localement en pensant globalement”. La COP24, qui commence le 2 décembre prochain en Pologne a l’ambition de réunir 20 000 participants de près de 200 pays dans le but d’évaluer et de planifier la mise en application de l’Accord de Paris. Ce principe nous rappelle que nous devons chacun agir non seulement comme des citoyens de notre quartier, ville ou pays mais aussi du monde et voir nos actions, même minimes, comme des contributions à un effort global pour une terre plus opérationnelle et plus saine.
Will Feakes